Voyages autour de la Méditerranée et surtout en Italie ma patrie d'adoption
Par JACQUELINE
4 Janvier 1960, dans un accident de voiture Albert Camus perd la vie. A cinquante ans de sa disparition, la France et ses institutions se rappellent
enfin de cet écrivain et de cet homme qui fut un incompris par ses contemporains.
Avec son coeur et son admiration, la Communauté "Autour d'Albert Camus" lui rend un hommage, chacun à sa façon.
Dans l'extrait que j'ai choisi la plume du poète évoque la rapidité du crépuscule à Alger. C'est aussi un cri d'amour pour sa terre natale; une terre qui ne l'a pas compris. Destin tragique de
cet homme sensible et clairvoyant qui fut aussi repoussé par les faux intellectuels français qui, loin du conflit de l'Algérie et calés dans leurs fauteuils confortables, ne pouvaient pas
comprendre son déchirement .
« Ces courts instants où la journée bascule dans la nuit, faut-il qu’ils soient peuplés de signes et d’appels secrets pour qu’Alger en moi leur soit à ce point liée ? Quand je suis quelques temps loin de ce pays, j’imagine ses crépuscules comme des promesses de bonheur. Sur les collines qui dominent la ville, il y a des chemins parmi les lentisques et les oliviers. Et c’est vers eux qu’alors mon cœur se retourne. J’y vois monter des gerbes d’oiseaux noirs sur l’horizon vert. Dans le ciel, soudain vidé de son soleil, quelque chose se détend. Tout un petit peuple de nuages rouges s’étire jusqu’à se résorber dans l’air. Presque aussitôt après, la première étoile apparaît qu’on voyait se former et se durcir dans l’épaisseur du ciel. Et puis, d’un coup, dévorante la nuit. Soirs fugitifs d’Alger, qu’ont-ils donc d’inégalable pour délier tant de choses en moi ? Cette douceur qu’ils me laissent aux lèvres, je n’ai pas le temps de m’en lasser qu’elle disparaît déjà dans la nuit. Est-ce le secret de sa persistance ? La tendresse de ce pays est bouleversante et furtive. Mais dans l’instant où elle est là, le cœur du moins s’y abandonne tout entier. »
Pour illustrer ce texte, une photo d'un ami algérien, Zerouk, dont le blog (cliquer ici) nous
ravit par la poésie de ses photos qui savent, elles aussi, chanter la beauté de notre ville natale.
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