Voyages autour de la Méditerranée et surtout en Italie ma patrie d'adoption
Par Marguerite
Radio Alger et mon grand Oncle
« La station avait pour directeur un parisien charmant et spirituel, Georges Brossard, échoué là par le plus grand des hasards. …Nous devînmes rapidement des amis et cela nous permettait de lutter avec quelques succès con la macabre austérité du Comité de Gérance. Ce dernier qui représentait au suprême degré la mentalité conformiste et bourgeoise telle que la définit Gustave Flaubert, était composé d’éléments fort disparates. On y trouvait quelques fonctionnaires de PTT, un marchand d’appareils de TSF et un courtier en vins, flanqués d’un médecin oto-rhino-laryngologiste qu’en cette qualité on avait chargé de s’occuper des émissions parlées. Cet amalgame bizarre donnait un produit tant soit peu baroque et ses réunions devaient ressembler à celle du Conseil des Dix, à Venise.
Sous prétexte que la Station était logée dans les bâtiments du Gouvernement Général, ces messieurs se prenaient très au sérieux, au point que les auditeurs avaient baptisé leur poste, « Radio –la-barbe ».
Mon pauvre vieux, si tu savais le mal que tu me donnes. Je passe mon temps a te défendre contre ces messieurs du Conseil.
C’est ainsi que peu après ces épisodes de franche gaieté , mon grand oncle donna sa démission.
Dans le livre plusieurs fois cité (1), il rend hommage aux chansonniers qui firent la gloire des cabarets montmartrois et dont l’origine était tout simplement .. la notre."Alger pouvait s’enorgueillir d’avoir été la patrie de « nombreux chansonniers fournis à la Butte Sacrée : je citerai parmi les plus notoires Dominus, Charles Cluny, Roméo Carlès, Henri Dickson et Charles de Cottens ».
pour plus d'informations http://www.lechatnoir.free.fr/spip/index.php
(1)René DEVILLIERS, BUTTE, Boul’Mich’ & Cie . Souvenirs d’un Chansonnier”, Editions Aux Portes du Large, Nantes, 1946
Que me reprochent-ils ?
Il parait que tu n’es pas sérieux
Que leur réponds-tu ?
Je leur répond que pour les émissions gaies, je ne pouvais tout de même pas engager un employé des Pompes Funèbres !
Le coup de grâce leur fut donné lorsqu’ils apprirent que j’avais baptisé « Annexe de Radio Alger » un café sympathique, « Le Bar des Jardins » qui se trouvait tout près et où nous allions nous abreuver en chœur. »
Cela se renouvelait toutes les cinq à six semaines.Brossard avait beau leur dire que mes émissions faisaient la joie de auditeurs, il hochaient douloureusement la tête et n’en pensaient pas moins.
Inévitablement, l’intrusion d’un chansonnier de Montmartre dans cette nécropole, devait produire l’effet d’une entrée de clowns au troisième acte des Burgraves ! On toléra un certain temps mes fantaisies burlesques, mais au bout de quelques mois, l’excellent Brossard me dit avec un désespoir comique :
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